Mahmoud Abbas, la fin d’un dictateur

Le soleil se couche sur la dictature de Mahmoud Abbas au sein de l’Autorité palestinienne. Ce n’est plus qu’une question de temps avant qu’il ne quitte la scène.

Un dictateur en sursis ? Alors qu’il était initialement élu en 2005, Abbas est maintenant dans sa dix-septième année de ce qui, selon la loi de l’AP, était censé être un mandat de quatre ans en tant que président de l’AP. Depuis son élection, Abbas a rejeté ou annulé toute tentative d’organiser de nouvelles élections. En janvier de cette année, sous la pression des États-Unis et de l’Union européenne, Abbas a annoncé que l’AP tiendrait ses premières élections générales depuis 2006. Les élections générales devaient être suivies d’élections pour le poste de président de l’AP.

Abbas ne voulait pas organiser ces élections, car il savait que son parti Fatah perdrait face à son rival Hamas – une organisation terroriste internationalement désignée. Après quatre mois passés à prétendre que les élections auraient réellement lieu, au grand désespoir des électeurs palestiniens, Abbas a annulé les élections. Un récent sondage mené par le Centre palestinien de recherche sur les politiques et les enquêtes (PCPSR) a révélé que « les deux tiers du public [palestinien] pensent qu’Abbas a reporté les élections parce qu’il s’inquiétait des résultats ». Seulement 25% des personnes interrogées ont cru à l’excuse d’Abbas selon laquelle il avait annulé les élections en raison du prétendu refus israélien d’autoriser les élections à se dérouler à Jérusalem. [Sondage PCPSR publié le 15 juin 2022].

Le Hamas passe à l’action

Le sondage du PCPSR a révélé que si les élections pour le poste de président de l’AP avaient lieu maintenant, entre Abbas et le Hamas, Abbas recevrait 27% et le Hamas 59% des voix. Pour Abbas, les élections de l’AP ont exposé non seulement le danger externe du Hamas, mais aussi la fragmentation interne de son propre parti Fatah.

Jusqu’aux récentes élections avortées, la conception dominante parmi ceux qui ne connaissaient pas les affaires palestiniennes intérieures avait été de considérer la politique palestinienne comme une course à deux chevaux – le Fatah contre le Hamas. Les préparatifs des élections de l’AP ont cependant montré que cette conception était fondamentalement erronée.

Alors que le Hamas maintenait l’uniformité de ses rangs, le Fatah, en tant qu’unité politique unique, s’est effondré, principalement, en unités distinctes, chacune prétendant représenter le « vrai Fatah ». Outre Abbas, les principaux prétendants au titre étaient le neveu de Yasser Arafat, Nasser Al-Qidwa, qui a formé une liste indépendante et a donc été expulsé du Fatah par Abbas. Le leader autrefois populaire Muhammad Dahlan, est tombé en disgrâce il y a des années. Il a ensuite été inculpé, reconnu coupable de corruption (par contumace) et vit à l’étranger depuis. Quant au terroriste Marwan Barghouti, il purge cinq condamnations à perpétuité consécutives dans une prison israélienne pour le meurtre d’au moins cinq personnes.

Abbas isolé se débat dans la violence

Chacun de ces candidats bénéficie d’un nombre important d’adeptes qui auraient entraîné une scission du vote du « Fatah » si les élections avaient eu lieu. Si Abbas détient toujours techniquement le titre de chef du Fatah, force est de constater que son soutien, même au sein de son propre parti, est très limité. Abbas a répondu aux critiques croissantes et au mécontentement de sa performance de la manière dont tout autre vrai despote réagirait – avec violence.

Au cours des dernières semaines, les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne fidèles à Abbas ont mené une campagne concertée contre les rivaux et les critiques d’Abbas. Alors que l’Autorité palestinienne a annoncé qu’elle mènerait une enquête approfondie sur ses propres débordements et cas de torture, la rue palestinienne n’attend pas les résultats prévisibles de l’enquête. Au lieu de cela, les Palestiniens manifestent, exigeant qu’Abbas démissionne.

Les modalités du départ du dictateur

A côté de ses déboires politiques, un dernier point doit être mentionné. À 86 ans (né en novembre 1935), Abbas est le quatrième plus ancien chef d’État en exercice (après la reine d’Angleterre et les présidents du Cameroun et du Liban).

Dans des circonstances normales, l’âge d’Abbas, et sa mauvaise santé évidente, auraient très probablement été le facteur le plus dominant lors de la discussion sur le sujet de son départ de la scène politique palestinienne. Cependant, après avoir profité du luxe d’être le chef de l’Autorité palestinienne pendant si longtemps et avoir amassé une énorme fortune, à la fois personnellement et pour ses enfants, pour Abbas, l’âge ne sera jamais une fonction ou un obstacle.  

Tel un dictateur, Abbas tient trois rôles centraux dans la politique palestinienne : chef du Fatah, chef de l’OLP et président de l’AP. Les questions maintenant sont comment et quand Abbas quittera le pouvoir ? Qui le remplacera ? Et son remplaçant continuera-t-il à occuper les trois postes centraux ?

David Sebban

Fondateur et Rédacteur en chef de Coolamnews. Journaliste TV et Radio, formateur et enseignant en communication, David est spécialisé dans l'actualité proche-orientale en général et israélienne en particulier.

2 pensées sur “Mahmoud Abbas, la fin d’un dictateur

  • 2 août 2022 à 14 h 51 min
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    Snif, snif, c’est macron qui doit avoir le cafard.
    Le crépuscule d’un terroriste.
    ROSA

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    • 2 août 2022 à 18 h 23 min
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      Moi, je retirais les snif, snif et je hurle OOOOOOOOUUUUUUUUFFFFFFF, une ordure en moins…………!

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