L’ultimatum de Netanyahou : budget immédiat ou élections anticipées

Les discussions autour du budget national pour l’année 2015 traînent et le Premier Ministre Netanyahou ne semble pas avoir l’intention de payer le prix politique du désaccord au sein de sa coalition. Dans les couloirs du gouvernement, le bruit court que Netanyahou prévoit d’annoncer de nouvelles élections au Printemps 2015 si le Ministre du Trésor Yair Lapid ne s’aligne pas sur les exigences du Premier Ministre dans les trois semaines à venir.

Les problèmes de fond

Officiellement, deux problèmes principaux bloquent l’effort de finalisation du budget. Premièrement, la demande du Ministère de la Défense d’un apport de 11 milliards de Shekels  au budget de l’armée, après la conclusion de l’opération militaire à Gaza. Netanyahou soutient cette demande, Lapid accepte une augmentation de 3 à 5 milliards uniquement et exige d’améliorer les budgets de l’éducation et de la santé. Le deuxième problème d’envergure repose sur la méthode pour faire face à cette croissance budgétaire inopinée : le camp Netanyahou préconise une augmentation du taux d’imposition alors que Lapid s’y oppose fondamentalement et envisage pour sa part une augmentation de la dette.

La méthode Netanyahou : prendre les devants

Hors mis les sujets de discordes concrets, qui, selon les opinions de tous bords, ne sont pas une raison tangible pour rompre la coalition et pour avancer les élections, Netanyahou prend aussi en compte la situation au sein de son propre parti, le Likoud. Le Premier ministre sait que l’opposition grandit au sein du Likoud  à cause du cessez le feu à Gaza qui est perçu par certains au sein du Likoud comme le résultat de la faiblesse de Netanyahou. Et le premier ministre préfère lancer sa campagne tant que cette opposition reste mesurée. La discorde autour du budget tombe à pic pour lui.

Tout le monde se prépare

Plus que des rumeurs, les bruits d’une annonce prochaine d’élections anticipées sont accompagnés de déclarations claires dans le paysage politique israélien. Naftali Benet, le dirigeant incontestable du « bayit Hayehoudi », annonçait la semaine dernière qu’il était impératif de ratifier la constitution du parti avant novembre afin « d’être prêt pour la campagne qui s’annonce ». Le parti travailliste se contente quant à lui de lancer des spots publicitaires sur  les réseaux sociaux appelant à la chute du gouvernement Netanyahou.

Alors, élections ou tour de passe-passe politique

Tout le monde semble se préparer, mais il ne faut surtout pas sous-estimer la capacité de la coalition actuelle à retrouver son calme après la tempête du budget. En l’occurrence, les analystes préconisent que la résolution du conflit budgétaire consistera en une augmentation du budget de l’armée de 7 milliards de Shekels (un peu plus que le juste milieu) et d’une augmentation de l’objectif du déficit national pour 2015, avec les conséquences que cela implique. En attendant, les Israéliens profitent du spectacle.

 

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