Les accords de paix vont-ils continuer à illusionner le monde ?
La presse israélienne se fait parfois l’écho des récriminations et des inquiétudes israéliennes. Depuis le retrait d’Israël du Goush Katif, des journalistes réputés centristes déclarent sans complexe « que la majorité des médiateurs venus au Moyen-Orient au cours des 20 dernières années ont souffert d’orgueil et de condescendance. Ils ont observé ce conflit national – alors qu’il ne l’est pas – et religieux qui dure depuis plus de 100 ans en pensant qu’ils allaient le résoudre en bougeant les frontières. »
Yoaz Hendel du site Ynet nous donne ici quelques éléments de réflexion. « L’Islam radical qui se dissimulait derrière la dictature laïque de Yasser Arafat et de Mahmoud Abbas, ils l’ont ignoré, convaincus qu’ils parviendraient à déplacer les Israéliens des implantations juives au-delà de la Ligne verte. Devant les difficultés, ils ont finalement axé leur politique sur la solution – largement suggérée par les dirigeants israéliens – de deux États sur les frontières de 1967, et se une nouvelle fois trompé sur la volonté des dirigeants palestiniens de trouver une solution. »
« L’essence du problème est que la barrière entre les partis palestiniens est infranchissable. Peu importe qui vous voulez blâmer, la réalité est là. Les Palestiniens ne sont pas prêts à faire des compromis, les Israéliens ne sont pas prêts à jouer avec leur sécurité. Tout comme un véhicule enlisé dans la boue pendant 20 ans. Plus vous accélérez, plus vous vous enfoncez. »
« Israël dispose de deux options pour le moment : la séparation d’avec les Palestiniens ou un Etat binational. La plupart des Israéliens, de droite ou de gauche tendent vers la première option, et discutent les lignes géographiques mais pas leur nécessité. Le sionisme moderne inciterait à pencher pour un maximum de terres avec un minimum de Palestiniens, mais alors que le temps passe, cette approche devient de plus en plus compliquée.
« Un énorme potentiel, pas une promesse ! »
« La proposition égyptienne du président Abdel Fattah al-Sisi, en supposant qu’il ne se rétractera ou ne niera pas – il l’a déjà fait –, est la première idée originale pour une séparation entre les deux entités : créer de nouvelles lignes géographiques, plutôt que d’essayer de revenir sur des lignes qui appartiennent au passé. Un grand Etat palestinien dans le sud, à partir de la bande de Gaza jusque dans le Sinaï, et le renouvellement de l’autonomie des territoires donnés aux Palestiniens. Une nouvelle idée est née ayant un énorme potentiel, un potentiel, pas une promesse. »
« Si l’Amérique est la terre des opportunités, le Moyen-Orient est la terre des restrictions – à la fois en temps de guerre et de paix et les solutions sont seulement effleurées. Les diplomates aiment parler d’idées originales, sans les adopter. Abbas n’est pas non plus un homme d’initiatives. Le refus d’accepter un compromis fait partie intégrante de sa personnalité, et constitue une tradition dans ce conflit. Un tour plutôt comique de l’histoire, Israël et l’Egypte restent au premier plan. Il n’y a personne d’autre pour faire avancer ces rares occasions. »