Le Hida, émissaire de terre Sainte
LE HIDA d’après les initiales de son nom et prénom : RAV HAIM JOSEPH DAVID AZOULAY : l’un des plus grands maitres du judaïsme au 18ème siècle. Par Pierre Mamou. (1ere partie).
Ambassadeur de la Thora, le Hida fut l’émissaire rabbinique de terre sainte en Europe et en Afrique du Nord. Il est né à Jérusalem en 1724 et était le descendant de Rabbi Avraham Azoulay l’un des sages de Castille expulsé d’Espagne en 1492 et dont la famille s’installa à Fès au Maroc. Puis leurs descendants s’installent en Eretz Israël vers 1620. Ils seront considérés comme l’une des familles les plus respectables du pays.
La mère du Hida était issue d’une famille Ashkénaze. C’est fille du cabaliste Rav Yossef Bialer. Doté de qualités exceptionnelles le jeune garçon étudiait sans répit avec assiduité bien qu’il fut faible de nature. Sa mère décéda alors qu’il n’avait que huit ans. Ce triste événement le fit mûrir prématurément. Dès l’âge de douze ans il rédigea des responsas en matière de Halakha. Brillant orateur élève de Rabbi Haim Benattar et du Kabbaliste Rabbi Chalom Charabi (le Rachach), le Hida fut désigné par tirage au sort comme délégué, chargé de voyager de pays en pays afin de récolter des fonds pour la Yeshiva d’Hébron.
Le Hida parcourt l’Europe et l’Afrique
Les écoles Talmudiques d’Israël ne disposaient d’aucun moyen de subsistance, si ce n’est l’aide qui leur parvenait de l’extérieur. Des délégués partaient à intervalle régulier pour ramasser de l’argent dans les communautés Juives de diaspora. Le Hida ne se contentait pas de réclamer de l’argent pour soutenir les institutions de terre sainte, mais répandait partout la connaissance de la Thora grâce à son immense érudition. Les académies talmudiques assuraient la pérennité du peuple Juif. Elle représentaient la seule défense contre l’assimilation et le maintien de la revendication permanente de la terre d’Israël pour tous les Juifs.
Au cours de ses nombreuses pérégrinations le Hida se rendit entre autres en Egypte, en Tunisie, en Italie, en Angleterre, en Allemagne, en Hollande et en France. Il contribua partout où il passa à communiquer à ses interlocuteurs l’amour de Jérusalem et d’Eretz Israël. Par ses interventions dans des centaines de centres communautaires, de cercles d’études et de synagogues il a fait aimer la Thora à de très nombreuses communautés. Il a ramené à la pratique des Mitsvoth, des milliers de personnes.
Il est considéré comme le plus grand éducateur et enseignant Juif du 18ème siècle.
Le Hida acquit une réputation hors du commun, d’une sainteté suprême. Outre ses écrits admirables qui lui valurent une grande notoriété, c’était un homme complet qui combinait en lui des vertus que l’on trouve rarement réunies en une seule personne. Son éminente sagesse, ses connaissances approfondies et sa prestance impressionnaient les souverains et les grands des nations. Mais sa qualité la plus remarquable était l’humilité.
Citons un extrait de ses écrits qui la mettent en exergue : » Moi le plus petit des habitants de Jérusalem…et à Amsterdam, D.ieu me fit trouver grâce aux yeux des ministres et des députés, moi le plus petit d’entre mes frères…j’adresse des louanges au Saint-Béni-Soit-il qui a fait grandir mon nom alors que je suis dépourvu de tout talent ».
Dans toutes les localités traversées, sa première visite était réservée à la bibliothèque de la ville. Aussi, dans les maisons qui l’hébergeaient, son attention a toujours été attirée par les livres et les manuscrits. Chaque fois que l’occasion s’était présentée d’acquérir un manuscrit, il ne la manquait pas et payait le manuscrit avec ses propres deniers.
Il fut très bien accueilli partout car sa réputation de savant et d’érudit était connue. Enfin, il avait un charisme et une personnalité attachante.
Pierre Mamou
Seconde partie ICI : Les voyages du Hida, Louis XVI, la Tunisie et l’Italie (Visible à partir de vendredi 27 janvier 2023 à 8h30 heure de Paris)
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