Lag Baomer : Les feux les plus extraordinaires qu’on ait vu !
Ce mercredi soir brûleront à travers Israël les feux les plus extraordinaires qu’on ait vu. Ce qui mérite réflexions !
Et deux d’entre elles plus particulièrement.
La première amène à se pencher réellement (et pour certains pour la première fois) sur « le pourquoi » pareille fête, (et non célébration d’ailleurs) pendant laquelle il est de bon ton de passer des larmes aux rires …
Quant à la seconde, elle conclut par l’idée qu’il serait tout à fait recommandé pour que nos « foyers restent des lieux où il fait bon vivre » de maitriser tous ces feux d’autant plus dangereux qu’ils sont réellement « extra-ordinaires », réussir à les rendre inoffensifs, bref, de se donner les moyens de pouvoir contester ce trop célèbre proverbe : « A trop jouer avec le feu on finit par se brûler » !
Qu’est-ce donc que Lag BaOmer ?
A l’origine, Omer était le nom d’une période heureuse, (bipolaire diraient les scientifiques d’aujourd’hui), située entre Pessah et Chavouot, une phase définie par un intervalle-temps bien spécifique : « Sortie d’Egypte – Don de la Torah ».
Mais ce cycle joyeux, donc de se briser avec le décès programmé par D. des 24.000 étudiants de Rabbi Akiva, l’un des fondateurs du Judaïsme Rabbinique. Ces jeunes seraient tous morts des suites d’une épidémie d’origine divine au motif de ne pas s’être respectés les uns les autres.
De toute façon, bonne ou mauvaise, il y a toujours une fin à tout et le jour où cessa enfin cette atroce épidémie fut l’occasion pour les juifs de noter cette date et célébrer la Gloire de Dieu !
Ainsi, il a été décrété que les 33 premiers jours de l’Omer, seraient des jours de deuil. Il y est interdit de se couper les cheveux, de se raser la barbe, d’écouter de la musique, de se marier… Le 33ème jour, celui de Lag Ba Omer, celui où l’épidémie s’est arrêtée, est devenu un jour ou l’on peut à nouveau se réjouir.
Fait inusité, il n’en est fait mention ni dans la Bible ni dans le Talmud.
Il faudra attendre le 15ème siècle pour que les premiers témoignages racontent que les sages de l’époque se rendaient en Israël sur le mausolée supposé de Rabbi Shimon Bar Yochaï sur le mont Méron non loin du lac de Tibériade pour y allumer moult feux de joie.*
Ceci-dit, la fête commencera la veille au soir avec l’arrivée de la première étoile.
Il est convenu alors d’allumer des centaines de feux autour desquels les hassidim danseront en farandole jusqu’au petit jour… Selon que vous soyez ashkénaze ou séfarade, la tradition est autre mais loin de vous léser ces différences ne feront que vous enrichir !
Quant aux enfants, enchantés de faire ce qui est interdit le reste du temps, ils se féliciteront de l’occasion exceptionnelle qui leur est offerte de jouer avec le feu le jour de Lag Baomer !
Et il faudra les voir empiler comme faire se peut tout ce qui ressemble de près ou de loin à du « bois d’arbre » ou à défaut se contenter d’y ajouter tout ce qui brûle ! Et de chanter et de danser comme les grands !
*Rabbi Shimon est l’auteur du Zohar, un ouvrage essentiel de la Kabbale que certains cercles religieux tiennent pour un livre Saint au même titre que le Talmud ou la Bible. Rabbi Shimon est connu pour avoir exprimé sa vive opposition à Rome et payé son intransigeance, en passant 13 ans caché dans une grotte avec son fils Rabbi Elâzar.