« Comment intégrer dans l’armée des jeunes de la Yeshiva sans respecter la Shmita ? »
Cinq milles jeunes orthodoxes se sont enrôlés dans des unités de Tsahal. Pour le pays, c’est important, mais pas seulement, car comment faire voter à la Knesset des lois d’obligation d’incorporation si le Rabbinat de l’armée et Tsahal traitent avec légèreté les lois élémentaires du Judaïsme ?
« Si Tsahal se fournit ailleurs, nous ne serons plus partenaires ! »
Les agriculteurs sont remontés contre Tsahal. Le président du syndicat agricole, Meir Tzur, et le président de l’Union des agriculteurs, Dov Amitaï, l’ont fait savoir au gouvernement et à l’armée israélienne sous forme de menaces : « Si Tsahal importe des produits agricoles durant la Smita, alors nous ne lui vendrons plus de produits ! »
Il s’agit des revenus de milliers d’agriculteurs
Les deux dirigeants ont demandé au ministre de l’Agriculture, Yaïr Shamir, qu’une réunion urgente soit convoquée afin d’examiner les points de vue et revenir à une situation plus tolérante, celle qui émanait d’accords tacites entre l’armée et les agriculteurs. C’est une affaire que le ministre prend très au sérieux, car il s’agit du revenu de milliers d’agriculteurs, et de son obligation en tant que responsable politique d’Israël de faire respecter les lois juives.
Faire preuve d’un minimum de cohérence
Pour s’expliquer, Tsahal évoque son engagement moral envers une communauté orthodoxe qui a de tout temps critiqué la position souple que l’armée avait vis-à-vis des ses fournisseurs agricoles. « Afin de préserver l’unité de Tsahal et d’atteindre les objectifs d’incorporation des jeunes orthodoxes, nous sommes contraints de faire preuve d’un minimum de cohérence. »
Il faut donner aux orthodoxes le respect de leurs convictions
Le porte-parole de Tsahal s’exprime : « Le Grand Rabin d’Israël, le Rav Kook, avait donné aux agriculteurs la possibilité de vendre leurs terres et de continuer à y travailler. Cette interprétation de la Shmita avait alors été rejetée par les orthodoxes. Aujourd’hui ceux-là mêmes que l’on veut incorporer demandent une stricte observance des principes de cette loi juive qui consiste à laisser reposer une terre après six années d’exploitation. Nous devons prendre en considération cette exigence comme nous l’avons fait pour la cacherout. Il faut donner aux orthodoxes le respect de leurs convictions. »