Alya ratée ? Sa réponse au journal « Le Monde » fait le tour de la toile
Dans sa rubrique « appel à témoignages », le quotidien « Le Monde » prépare un article sur le retour en France des candidats à l’Alya. Bref, ceux pour qui cela n’a pas fonctionné. L’excellent site « Rootsisrael.com » a publié la réponse d’Alexandre Kassel, qui a aussitôt été relayée et partagée des centaines de fois sur les réseaux sociaux. Pour les retardataires, voici ce grand moment d’anthologie.
POURQUOI JE SUIS RETOURNÉ EN France. Israel Tavor, que je remercie pour l’inspiration, a attiré mon attention aujourd’hui sur le fait que le journal Le Monde demandait via son site des témoignages de yeridot, de Juifs français ayant fait leur alya en Israël qui sont par la suite repartis en France. Israël sur son statut, nous proposait d’inonder “Le Monde” de témoignages positifs d’alyot réussies davka. Pour les emmerder. Il est bien gentil le Israel Tavor, qu’il les trolle s’il veut, mais moi si quelqu’un veut enfin écouter l’histoire de mon retour en France je ne vais pas me priver, de partager. Pour une fois qu’on peut en parler ! Alors voilà, j’ai grandi à Paris, dans le paisible XIXe arrondissement, à l’ombre des pittoresques Buttes-Chaumont, au sein de l’incomparable et inégalée richesse culturelle de la Ville Lumière.
Étant de confession juive, Israël occupa très vite une place centrale dans mon éducation. Dès le plus tendre âge, je devais fêter tous les ans l’anniversaire de son indépendance en m’habillant en bleu et blanc et en dévorant des falafels. On me montrait des films des valeureux pionniers au début de l’épopée sioniste. Dès qu’on parlait d’Israël, on conjuguait tous les adjectifs au superlatif. Israël était idéalisé, l’eldorado de Candide me parut vraiment terne en comparaison.
Arrivé à l’âge de 17 ans, le bac en poche, j’étais enfin prêt à concrétiser 17 ans d’éducation sioniste poussée, et l’Agence Juive prit le relais pour me promettre une vie paradisiaque si je sautais le pas. Je vais être honnête, les premières semaines et même les premiers mois étaient un rêve éveillé. Découvrir un nouveau pays, surtout un pays particulier comme Israël, ainsi que sa nouvelle culture est une réelle chance. Mais très vite, je me suis rendu compte que je n’étais pas venu faire du tourisme et qu’il fallait commencer à faire ma vie aussi.

C’est à ce moment que le vin tourna aigre, que la pomme révéla son ver, que le carrosse de Cendrillon redevint citrouille et qu’Israël, tel Melissandre, retira son collier magique et se révéla dans sa plus laide nudité. Israël est très différent de la France, et passés les premier mois, il est très dur d’accepter ces différences et la nostalgie de la France et de la bonne vie française vous prend à la gorge.
Commençons par les conditions météorologiques. Ce fichu temps obstiné. 10 mois sur 12, on peut le supplier de nous donner un peu de notre bonne vieille grisaille parisienne, qu’on puisse ressentir un peu de la mélancolie des poètes de notre riche littérature française, un peu de déprime grise qui se marient parfaitement avec nos gènes ashkénazes. Que nenni ! Jour après jour, semaine après semaine, le soleil s’entêtait à nous monter le moral, le ciel d’un bleu éclatant nous forçait à vivre dans un cadre coloré. On se croirait vivre dans le monde des Teletubbies et des Bisounours. Tous les matins, en sortant de chez moi, mon classe manteau noir acheté dans une boutique parisienne, me jetait un regard nargueur insupportable.
Dehors, comme à Paris, je portais fièrement la kippa sur ma tête. Ça m’a mis un moment à comprendre que quelque chose clochait. Je me suis rendu compte que…. Ô misère… personne ne me jetait des regards acides. Je marchais dans la rue, anonyme, comme un membre de la populace à part entière, la kippa ne faisait plus de moi l’objet de toutes les attentions mais se fondait naturellement dans le paysage. Vous avez idée comment c’est dur de devenir un Mr-tout-le-monde après s’être habitué à être la cible de toutes les rancœurs a 1 kilomètre à la ronde ?
Mais les Israéliens ne s’arrêtent pas à ça ! Non seulement il ne me haïssent pas, mais ils me parlent tous comme si j’étais leur pote ou pire, leur frère. Savez-vous qu’en Israël, il n’y a pas de nom de famille ni de “Monsieur”. Ou on vous appelle par votre prénom, ou on vous appelle jovialement “Mon frère” comme si vous n’aviez même pas de prénom. Sous le soleil de plomb quotidien, comment ne pas languir la rafraîchissante froideur de la politesse française ? Comment ne pas languir cette distance naturelle que tous les citoyens mettent entre eux, donnant à chacun le privilège, peut-être illusoire, d’être étranger dans son propre pays ? (J’ai compris que ça vaut le coup d’être étranger en France)
Ce fut les premières difficultés, mais je ne baissai pas les bras et allai de l’avant en commençant mes études dans l’établissement d’études secondaires, réputé le plus ardu en Israël : Le Technion à Haïfa. Ayant eu une scolarité relativement aisée, j’avais besoin de défis plus coriaces à relever. A ma grande stupeur, pendant que je vis mes camarade restés en France faire face à des murailles d’intolérance et des examens cruciaux qui tombaient le samedi ou jour de fête sans alternatives possibles, au Technion on nous propose un programme aberrant de facilité en évitant soigneusement de placer les examens ces jours-là. La seule difficulté qu’on se permet de nous imposer est le niveau élevé du savoir enseigné.
Et en plus, c’est des fous, là-bas, au Technion et dans l’industrie. Au lieu de respecter le principe d’inertie, de se reposer sur leurs lauriers et de patauger dans l’immobilisme existentiel, comme la France sait si bien le faire. Ils n’ont qu’un mot en bouche : Innover. C’est fatiguant à la longue, toujours regarder vers le futur et de chercher continuellement à s’améliorer. Ça finit jamais, “Innover” ok et après ? Bah “Innover encore plus” et continuer. Allooo on peut pas laisser la situation stagner voire pourrir tranquillement avant de reprendre la marche en avant ? Ici en Israël, on ne connait pas le magnifique et agréable sentiment quand on va prendre un café ou au théâtre pendant que tout le pays s’effrite autour de nous. Ils ont rien compris à la vie.
Et pis, vous savez, quand on parle d’Israël à la télé, on s’imagine que c’est cool, comme vivre en plein Call of Duty taille réelle. La vérité, c’est que marcher dans la rue en Israël c’est plutôt comme jouer à Adibou. Certes y’a des attentats qui font chier, mais sinon on s’y sent plutôt et même beaucoup trop en sécurité. On n’a pas à épier du coin de l’œil plein de bandes de racailles en calculant stratégiquement son chemin afin de s’en sortir avec le moins de dégâts. Non, on marche juste tout droit comme des cons directement vers notre but.
Heck ! Y’avait une école juste à côté de chez moi, les gosses sont juifs et y’a pas un seul fichu soldat. Quelle genre de vie c’est ça où des gosses juifs n’ont pas besoin d’une armée pour qu’on les laisse vivre ?? Dites-moi.
Mais le pompon du pompon, vous savez ce que c’est ? Quand y’a un attentat sanglant qui se passe, dans la presse locale le lendemain, on a des titres ultra-provocateurs du genre “Un TERRORISTE a commis un attentat et tué plein d’Israéliens”. Oui vous inquiétez pas, il y’a quand même certains journalistes qui justifient l’acte, mais ca n’empêche ils osent appeler ces pauvres gens des terroristes. Je me voyais contraint à sortir le portefeuille pour acheter la presse française de France qui arrivait 2 jours en retard mais au moins présentait les faits correctement “Un Palestinien assassiné dans une attaque à Jérusalem”.
Bref, vous l’avez compris, avec tout ça, ça coulait de source qu’il fallait retourner en France. Et je suis retourné en France, plein de fois même, 2 fois par an en moyenne. « Pour les vacances », comme l’a lancé mon ami Jordan Buddy Perez à Emmanuel Macron quand il est venu nous implorer de rentrer au pays.
Pour voir ma famille et me rappeler ce que j’ai laissé derrière. Et revenir en Israël après, avec la confirmation inévitable, que l’Alya c’est de loin et de très loin, la meilleure décision de ma vie.
Ah et j’oubliais le fromage en Israël n’a pas de goût, je dis ça je dis rien.
PS : J’ai tapé tout ça, et me suis rendu compte après que Le Monde limite notre témoignage à 1 500 caractères. Enfoirés !
Merci Hashem que tu nous à donner ce pays formidable,
Un pays où ta présence est ressenti sans aucun écran…
Merci mon D…
Sylvie Robert, il me semble que vous êtes légèrement passée à côté de la saveur irrésistiblement humoristique de cet article… Relisez, je suis sûre que ça va vous faire plaisir.
Elle a compris le sens literal du texte ce qui veut dire que ce mr est venu en vacance en Israel vous allez dans un magasin pour etre refuse d etre servi pour porter un kippa pas qu une foi cet discrimination en Israel tous le pays.
Est-ce que vous avez lu l’article jusqu’au bout? J’en doute fort au vu de vos commentaires.
Oui je l’ai lu jusqu’au bout, pourquoi dites vous cela? Il est genial ce temoignage
Patricia Seror, je suis d’accord avec vous, des commentaires qui ont été supprimés depuis disaient le contraire et prenaient au 1er degré le début de l’article sans en avoir lu la chute.
☀️☀️☀️
CA m’ requinquer a tres bientot Israel
LA TERRE D’ISRAEL LES A VOMIT POINT FINAL
Excusez mais je n ai pas compris pour attente de modération ?
Excellent !
Terrible, votre expérience !
Je compatis et…….. vous envie.
Amitiés,
Savoureusement ironique, quel pied ce pays j’y suis depuis ma retraite 2007
Il y en a qui devrais ce faire signer
Bravo j ai beaucoup aimé et c est tellement vrai !!! Cette Terre n est pas comme les autres elle est interactive avec son peuple . Elle enlace et comble ceux qui l aiment et vomi les autres ceux qui lui sont hostiles . Celui qui quitte Israel est à plaindre et doit se remettre en question au lieu de critiquer. Une vie sans difficulté ça n existe pas. Moi personnellement j adore Israel cela fait 17 ans que je suis montée et je remercie Hashem de m avoir donné ce mérite. A Nos frères qui ne sont pas encore là je vous souhaite de tout cœur une Alya très prochainement . Allez dépêchez vous votre Terre et votre Grand peuple vous attend !!!!
Ce n’est que la simple vérité, pour celui qui veut ne serait-ce qu’un peu se bouger le cul !
Très amusant 🙂 merci
je viens de lire le commentaire de ce repenti et suis complètement abasourdie sur les raison de son « échec » Israel est un pays prometteur avec sa nouvelle culture qui offre aux bienvenus une nouvelle chance quant à ce repenti il faut qu’il sache que la vie paradisiaque qu’il se faisait ne dure qu’un temps et que comme partout le travail pour s’accomplir est là et que ce » Monsieur « sache que tout ne tombe pas du ciel – Il doit prendre conscience et ne plus rester dans ses rêves !!!!!!!!!
C’est de l’humour 😉
Mais non, vous n’avez pas compris. Il parlait avec sarcasme..EN fait il n’est pas parti.
Paradisiaque est peut être excessif mais son témoignage démontre qu’il est bien plus heureux que en France et je le comprend pour pleins de raison, nous pensons aussi à partir
Patricia Seror avez-vs au moins compris sa résolution? non je ne le pense pas : il veux revenir en France car il décrit sa déception lors de son passage en Israel après son Alya je me dois de lui répondre qu’en Israel à 17 ans il se doit de se créer son chemin ..dans ce pays les paresseux ne sont pas les « bienvenus » – je sais que vous serez bien accueillis !!!
Alors je pense que vous n’avez pas compris que c’était ironique, il est très heureux en Israel et reviens en France pour sa famille mais juste en vacance, relisez bien le texte
Patricia Seror je suis désolée mais vous n’avez hélas rien mais rien compris……relisez la confession …..
Oh là là Sylvia je vous en prie relisez, sérieusement je pense que vous avez lu trop vite et vous avez fait fausse route !
Ce n’est pas grave mais cela vaut le coup de comprendre exactement ce qu’il raconte 😉
ma très belle fille m’a transmis ce joli pamphlet je ne rajouterais que quelques mots je suggère au éditorialistes de l’immonde de recopier les articles de leurs cons frère Haaretz ,plus pourris qu’eux s’ils veulent faire de l’antisémitisme a travers leurs antisionisme, parce que juifs j’espère que les abrutis du torchon de l’immonde n’aurons pas de réponses de pourris qui viennent ici pour se la couler douce ici on travaille et on dit ‘MERCI MON D.’ UN FALAFEL ENTRE JUIFS EST MEILLEUR QU’UN BAGUETTE FOIE GRAS CHEZ LES FRANCOS PALESTINIENS
Excellent !!
EXCELLENT !!!!!!! A diffuser !
Est ce que c est vrai
le reste non a part arranger les dates d examen pas le shabbat oui d’ailleur les juifs viennent en Israel parceque le technion arrange les dates dexamen
Magnifique!
Oh, combien je vous envie ! Je me sens de moins en moins à ma place dans ce pays. J’espère que D. va inspirer mes enfants à partir car je ne peux pas vivre sans eux. Le jour où ça arrivera, ce sera le plus beau jour de ma vie.
A diffuser pour bien commencer la journée
Irrésistible !!!
Grace à vous, ma journée commence bien
Une Alya ratée pour combien d’autres réussies ?
Lire l’article .
vous avez un très beau pays avec des paysages fantastiques, je suis très impatiente d’y venir en vacances
Kol Hakavod !